• Le projet de coopération public-privé à Montluçon

    Selon Vitalia, le projet de partenariat entre la clinique privée et le CH de Montluçon serait désormais "enterré", par rupture des discussions de la part du CH. Le président du groupe avait pourtant reçu un courrier de Marisol Touraine encourageant des échanges devant aboutir à un projet donnant "à chaque acteur la place qui lui revient" dans le cadre d'une coopération.

    Le 19 mars, "l’ultime réunion entre le CH et l’Hôpital privé Saint-François s’est terminée de façon brutale, l’hôpital ayant décidé de rompre unilatéralement les discussions", annonce le groupe Vitalia dans un communiqué ce 20 mars. "Le projet local de coopération public-privée entre les deux établissements de Montluçon est donc désormais enterré", déplore le groupe de cliniques.

    Dans le cadre de la révision du Schéma régional d'organisation des soins (Sros) d'Auvergne, la période d'autorisation des urgences de la clinique Vitalia à Montluçon a été précocément amputée, quand l'hôpital, par ailleurs sous administration provisoire, a vu pour sa part son autorisation renouvelée. La clinique devait d'ici à fin 2014 finaliser avec le CH un projet sur l'organisation des soins sous peine d'être privée de cette activité (lire ci-contre).

    "À l'encontre de la volonté" de la ministre, selon Vitalia

    "Une décision d’autant plus paradoxale qu’elle va à l’encontre de la volonté de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, exprimée à Jean-Baptiste Mortier, président de Vitalia, dans un courrier du 14 mars", est-il souligné. Dans ce courrier, qu'Hospimedia a pu consulter, Marisol Touraine indique avoir pris connaissance des inquiétudes formulées par le président de Vitalia sur l'Hôpital privé et ses relations avec le CH. "La désignation de trois administrateurs provisoires à la tête du CH a permis d'engager le redressement de l'établissement [lire ci-contre]. Celui-ci sera progressif et nécessitera des délais significatifs. Un nouveau directeur prendra prochainement ses fonctions afin de poursuivre cette mission", indique la ministre.

    Le directeur général de l'ARS Auvergne "poursuit sa réflexion en matière de recomposition territoriale de l'offre de soins dans ce bassin. Cela requiert de poursuivre les échanges et la concertation autour des orientations" du Sros, a poursuivi Marisol Touraine. Et de conclure à l'adresse de Jean-Baptiste Mortier : "Vous avez toute légitimité pour formuler des propositions dans ce cadre afin de favoriser les complémentarités des deux structures, tout en respectant les vocations propres de chaque établissement. Ces échanges doivent aboutir à un projet qui donnera à chaque acteur la place qui lui revient, dans le cadre d'une coopération répondant aux besoins de la population".

    Dossier écarté de la campagne électorale ?

    Quoi qu’il en soit, le choix opéré par le CH semble clair, ironise Vitalia : "mettre en place un accord de communauté hospitalière avec les établissements publics de la région et le CHU (tous situés à plus de 80 kms). Et renoncer à une expertise médicale de haut niveau et à une mutualisation des compétences… à moins de 500 mètres !". Le groupe privé assure que 9 000 habitants ont déjà apporté leur soutien à la pétition du Comité de défense des patients du bassin montluçonnais, une pétition qui demande le maintien des urgences et de l’Unité de soins intensifs en cardiologie (Usic) sur le site de l’Hôpital privé.

    Le maire de Montluçon, Daniel Dugléry, avait organisé deux rencontres, les 30 janvier et 4 mars derniers, entre les acteurs publics et privés dans le but de créer "un partenariat logique entre les deux établissements", explique Vitalia. Or, aujourd’hui, "les responsables de l’Hôpital privé Saint-François, ont le sentiment d’avoir été victimes d’un double jeu". Selon Christophe Bouteloup, Directeur des affaires publiques de Vitalia: "Nous avons le sentiment que ces négociations étaient jouées d’avance. Au fond, ces réunions voulues par le maire, Daniel Dugléry, n’avaient qu’un but : éviter que le sujet de l’organisation des soins à Montluçon n’empoisonne la campagne électorale. Ils ont gagné du temps sur le dos des patients". À ce jour, le maire, candidat UMP à sa propre succession, ne s’est toujours pas "clairement positionné" sur les décisions de l’ARS, concernant les activités d’urgences et de soins intensifs de cardiologie, déplore la direction de Vitalia.

     


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